Au fond, carnets en main, petits sourires sceptiques aux lèvres, les journalistes font rouler le feu des questions :
"Mais votre club, c'est quoi au juste, un syndicat ? Ça veut dire que ce qui se fait ne vous convient pas ? Et le bio, c'est votre seul signe de ralliement? On a déjà vu ça, avec les "Nouveaux Corbières" il y a dix ans, vous ne craignez pas de finir pareil? De disparaître?"Bigre, pour un baptême, voilà des fées bien rosses! Mais il parait que c'est le propre des fées à plumes... "Au moins on aura essayé", chuchote Clément Mengus, le benjamin de la bande. Mais déjà tonne, dans un grand éclat de rire, la riposte de Gilles Azam (Limoux):
"On est bio mais ça ne suffit pas, tranche l'homme de Roquetaillade. Et puis on n'est pas des ayatollahs! On est un club, oui. Mais pas un énième syndicat; on ne se construit pas contre les autres mais sur nos qualités à nous. Et puis vous savez, vous me parlez de crise viticole, mais regardez-nous : sur 15 nous sommes 4 audois de souches, les autres viennent de tous les vignobles de France : Bourgogne, Loire et même Alsace comme Clément (Mengus, ndla)... C'est la preuve que l'Aude attire. Qu'elle n'est pas foutue!"Derrière le bar on entend sauter un bouchon de crémant. Au coin du zinc du "Jardin de la Tour", on ne tardera pas à tester la dernière cuvée Ledogar, l'Ornicar 2008 ou le "Quitte ou double" 2007 (Chasan) de Palacios, tout frais sorti de la barrique où il a patiemment attendu son heure. Le ton change à mesure que les verres se remplissent. C'est fou comme le vin balaye les réticences. La sincérité, aussi, sans doute.
"Fameux ce blanc", s'exclame un journaliste tandis que les plus expérimentés continuent à chatouiller - gentiment maintenant... - les vignerons.
Au final, les articles seront bienveillants (La Dépèche ici et à droite, le Midi Libre là)... Et le public nombreux, le fameux lundi de dégustation : ils étaient plus de 350 à se presser aujourd'hui aux portes des "Jardins de la Tour". Succès dûment salué une fois de plus par la presse régionale. Ca devrait réussir à rassurer un peu Jean-Baptiste, non?
2 commentaires:
Enfin une initiative en faveur du vin et des vignerons locaux, menée par des vignerons eux même. Quand on a un terroir comme le notre, il faut utiliser notre force : LE TERROIR précisément. J'entend souvent parler de vins de niche en opposition au vin de masse, comme quoi l'ensemble du département de l'Aude et du languedoc ne pouvaient pas répondre au marché du vin de qualité, trop restreint. Franchement, le Languedoc c'est quoi dans le monde? La moitié? Le quart? Une moitié de millième? Le Languedoc est une mosaïques de terroirs merveilleux où chacun peut trouver le vin qui lui convient.
Les vins d'Amérique du Sud ont tout à prouver dans la production de vins de masse : ils ont les moyens financiers et humains, ils ont les superficies et la "liberté" de tout saccager pour ça si ils le souhaitent.
Ainsi, le prix du vin à l'hectolitre est non seulement un combat perdu d'avance mais qui entretient un état d'instabilité du secteur tout en monopolisant l'attention des exploitants. Ces derniers pourraient, en changeant leur méthodes de travail et leurs surfaces d'exploitation, vivre à nouveau de leur travail en étant fiers de leurs produits et de leur TERROIR. Alors bravo à ceux qui montrent la voie. En espérant que cette initiative apaise les tensions et redonne un sens à nos vignobles.
Gilles AZAM a raison : l'Aude n'est pas foutue et les vins artisanaux sont un véritable STAR PILOTE de la viticulture, si je puis me permettre. Positive attitude!
Belle dégustation, comme on les aime !
Avec en plus, une nouvelle génération de vignerons, qui nous offrent leur fraîcheur.
Merci.
Fredo
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