lundi 8 septembre 2008

Feu d'argile


Il y a des images trompeuses. Regardez bien celle-ci:

A première vue, on pourrait croire à un incendie. Un feu de plus dans la dernière longueur d'un été ravageur. Comme dans les Corbières il y a dix jours, on imagine les pompiers dans les starting-blocks. Les gros titres sont prêts: "Le Minervois paie à son tour son tribu à un été caniculaire"... 

Pas trop vite pourtant. Car déjà, le nuage se dissipe... 

La brume commence à s'éclaircir et un tracteur pointe le bout du capot derrière le mur de poussière blanche. Soupir. Soulagement. Ce n'était rien. 

Seulement les Senat appliqués à soigner leurs vignes à la poudre d'argile. Et en les voyant, appliqués à couvrir de roche broyée les grappes abîmées par la grêle, on ne peut que saluer l'ingéniosité de ces vignerons qui chaque année, réinventent la tradition pour voler au secours de leurs vignes. 

L'argile, utilisée depuis l'Antiquité pour soigner les maux d'estomacs et les plaies de guerre, prescrite aux animaux 
par une civilisation soucieuse de compagnie, retrouve le chemin des plantes. L'usage est le même: soigner des raisins blessés. Empêcher l'apparition de la pourriture. Leur permettre de cicatriser. En un sens, remettre les guerriers sur pied avant l'épreuve des vendanges.

En regardant Jean-Basptiste et les siens, à travers ce feu d'argile, on repense aux confidences de Michèle Aubery, au début de l'été:
"La vigne est vivante répète l'ancienne infirmière devenue l'âme de Gramenon. Il faut la soigner en douceur. Le plus naturellement possible."
A Trausse, message reçu. Cinq sur cinq.   

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