mercredi 10 septembre 2008

2008, "Année jalouse".


On a déjà tout dit ou presque du millésime 2008: arrosé, inondé, asséché, grêlé, pourri... Les raisins ne sont même pas vendangés que les vins sont voués aux gémonies journalistiques. Mes amis appellent ça joliment une "année vigneronne". Une façon dire que les meilleurs s'en tireront et de laisser sa chance à l'homme autant qu'au produit. 

Agnès Foillard m'a cependant appris ce matin, une nouvelle expression:
"Nous à Morgon, me dit-elle, on appelle ça une "année jalouse". Parce que la grêle a fait du dégât, mais pas partout. Parce que l'année a été difficile mais que les raisins rescapés s'en tirent bien. C'est une année jalouse parce que celui qui a échappé au pire, il a en main une superbe câme... Et que les autres vont l'avoir en travers". 
Les Foillard ont perdu la moitié de leurs raisins sous les coups répétés de cette glace venue du ciel. Jean fera malgré tout sa Côte du Py. Plus bas, du coté de Cairanne, Marcel Richaud continue depuis trois semaines à "tomber" sans état d'âme les raisins "indignes" de figurer sous son nom. Il y aura tout même une Ebrescade 2008. Ce ne seront pas forcément des vins d'anthologie. Mais on y lira l'homme et sa passion.

Et tant pis pour les jaloux. 

Aucun commentaire: