mardi 3 mars 2009

Plaisirs minuscules


L'avantage d'avoir des copains en bio, c'est qu'ils ont jour après jour le nez sur leurs vignes et souvent une âme de poète. Pas le choix : sans la sécurité des traitements chimiques, c'est bien l'homme et son oeil averti qui font la différence. Et c'est ainsi que le vigneron, penché sur ses ceps, s'arrête parfois sur un détail qu'un autre aurait sans doute ignoré. 

Comme cette coccinelle inattendue sur un sarment de Cabernet.  
"J'en ai jamais vu autant que cette année, raconte Frédéric Palacios. Une vraie bénédiction : elles s'attaquent aux acariens et aux araignées rouges... En fait, elles protègent les feuilles qui permettront à la plante de se gorger de soleil. Tout ça c'est de la main d'oeuvre!"
C'est ce que l'homme de la Malepère appelle joliment ses "travailleurs clandestins" : cette infinie diversité de bestioles qui travaillent ses vignes à leur manière. L'aident à survivre aux agresseurs. Ou à se nourrir, tout simplement comme ce vers de terre qui se faufile et aide les sols à respirer. A eux seuls, dit-on, ils sont capables de remplacer un labour par an.

Emerveillé, Frédéric rit de bon coeur. Ici, comme ailleurs, cette fin d'hiver annonce déjà le printemps. 

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