vendredi 29 août 2014

Premier de cordée

En rentrant d'une belle virée dans le Languedoc, j'ai retrouvé hier dans ma cave une bouteille de Gilles Berlioz. La quille de chignin-bergeron m'attendait, couchée, paisible, entre deux côtes-du-rhône tonitruants. C'est pourtant elle que j'ai choisie pour fêter la rentrée : elle et son vin blond comme les blés. Je ne courrais pas grand risque : "Les Filles" 2011, c'est une des valeurs sûres du petit domaine savoyard.

Déboucher une bouteille de Berlioz, c'est comme entamer une balade en Montagne : on se sent tout de suite mieux, régénéré, on respire... L'air des sommets sans doute. C'est vif, c'est frais et c'est précis. Dans cette gourmandise 100 % roussanne rien ne manque : ni les fameuses fleurs blanches qui font se damner les spécialistes ni la légère pointe de vanille qui signale à l'amateur un passage en barrique. C'est rond, c'est bon. Beau comme un lever de soleil sur le mont Blanc. 

Le savoyard est un virtuose, c'est aussi un courageux et ça ne gâche rien. Parce qu'il en faut des bras pour aller travailler ces quatre hectares de Chignin à la main, au bas des combes, sur des pentes parfois spectaculaires. Parce qu'il lui en a fallu pour faire d'un paysagiste (son métier d'avant), un vigneron au cordeau. Pour prendre le risque de passer, seul, en biodynamie. Et parce qu'il en fallait, des tripes, pour décider un beau jour de cultiver moins de vignes, faire moins de bouteilles et encore meilleures au risque de dévisser. 
Oui, ce Berlioz-là, c'est vraiment un premier de cordée. 

Christine et Gilles BERLIOZ

Le Viviers
73800 CHIGNIN
Tél. : 04 27 10 83 73
Cuvée "Les Filles" (75cl), à partir de 20 euros chez les bons cavistes. 


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