"Je fais les vins que j'aime boire. Et j'avoue que je ne saurais pas faire le blanc qui me plaît. A la fois nature et précis. Je ne m'en sens pas capable."
Quatre ans après, Changement de cap. C'est l'un des paradoxes du bonhomme: il assène, mais n'hésite pas à changer d'avis. Fin août, il a donc fait de la place dans sa cave et installé cinq barriques de jus clair entre les fûts de Carignan et de Grenache qui ont fait la réputation réputation de ses rouges gourmands.
"J'avais envie d'explorer de nouveaux territoires, confie-t-il. J'en ai besoin pour avancer. Me remettre en cause, affronter de nouvelles bagarres... Ça m'excite! Mais je voulais des cépages sudistes, autochtones... Et ça, ça a été difficile parce qu'ici la plupart des vignes blanches sont en Sauvignon, en Chardonnay ou en Viognier. Moi, je voulais du grenache gris parce qu'il apporte de la matière, de la couleur... Et parce qu'il sait être moins brûlant en bouche que certains autres blancs du Sud."Sur la pointe des pieds, il y a une semaine, grâce à des raisins bio achetés à un voisin du Minervois, il réalise donc ses premières presses blanches. Premiers pas et premier stress: le jus à peine recueilli, voilà que la foudre tombe sur Trausse... Et sur le compteur électrique de la cave! Jean-Baptiste, qui avait prévu de débourber à froid, sans sulfites, à dû opérer à température ambiante. Au risque de voir la fermentation commencer trop tôt...
"On a croisé les doigts, raconte-t-il. Mais c'est passé... Le blanc a été sage, il nous a attendu. Maintenant, c'est parti, le jus fermente lentement. La suite, on verra bien..."Au mieux, pour ce premier millésime, les Senat sortiront 1500 bouteilles de blanc. "Rien du tout", promet Jean-Baptiste, si le vin ne lui plaît pas. En attendant de planter et d'élever lui-même les grenaches gris et les clairettes dont il rêve désormais à haute voix. Avec la fougue du converti.
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