mercredi 8 avril 2009

Rosé, cause perdue ?


Il y a en politique des batailles que l'on renonce à mener. Ce matin, sur itélé, Michel Barnier semblait ainsi avoir bien peu d'espoir de sauver le rosé "à la française".
"La France est trop isolée, concède le futur ex-ministre de l'Agriculture (il est tête de liste aux européennes, ndla). Mais la France a une voix, nous nous battrons jusqu'au bout..."
Voilà pour la version officielle. Hors antenne, cependant, le ministre-candidat se fait peu d'illusion et lâche cette confidence édifiante :
"A vrai dire, même les producteurs français sont divisés sur la question. La plupart de mes interlocuteurs me disent finalement que si les autres le font, il serait dommage de s'en priver..."
Dommage en effet de laisser filer un marché de rosé de table industriel, susceptible de permettre à la France d'écouler ses invendus de rouge et de blanc sans odeur ni saveur. Vive le "coupage", donc... Et tant pis si c'est de la piquette estivale. Le business a parfois ses raisons, que la passion ignore. 

Lire aussi "Au nom du rosé" et les derniers niouzes sur Le Monde.fr 

3 commentaires:

Pierre a dit…

C'est du pur délire! D'un côté les institutions denoncent le vin "danger alcoolique" et d'un autre elles ouvrent la porte à la production de vin de masse qui non seulement ne se vend pas, mais qui en plus ne fait pas vivre ceux qui le produisent. Enfin... pas tous. Et c'est bien le problème.

FalconHill a dit…

Ca me parait incroyable... Espérons qu'au final, la qualité l'emportera...

(elle est quand même brillante, notre classe politique)

Pierre a dit…

Le pire c'est que ce n'est pas une question de qualité. Les politiques sont les premiers à consommer des vins haut de gamme! Ils sont les représentants de leurs produits nationaux et ont les moyens du prestige. Ils n'achètent ni pour eux ni pour leurs invités aucune majorette de villageoise. Ils connaissent le vin.

La logique est purement économique et sociale. Je pense que les producteurs qui ont le plus de visibilité sont les plus industrialisés et que les autres n'existent pas à leurs yeux. C'est comme quand bobonne passe l'aspirateur, son Jules ne le voit jamais et il croît que le ménage se fait tout seul.