mardi 31 juillet 2012

Le Barbier de ses vignes


Le spectacle parait anachronique. L'outil lui-même semble hors d'âge. Sa dernière sortie date sans doute des années 50-60, lorsqu'on désherbait encore à la force du poignet et des bras.



Longtemps, on a attelé cette "décavailloneuse" au cheval, si habile à se glisser entre les rangs serrés. Puis le tracteur a pris la relève. Puis plus rien. Ou plutôt si: la chimie. A tour de bras et sur ordonnance... Et puis, on en est revenu.Cette image singulière prise début juillet sur les coteaux de la Malepère, c'est donc celle d'un retour aux sources. Mais un retour prudent. Parce que la lame, quoique rouillée, est tranchante comme un coupe-chou et qu'en fait de retourner la terre pour étouffer l'herbe, on a vite fait de trancher une racine ou d'entailler un cep.
Il faut donc laisser le métal s'enfoncer avec délectation dans le petit bourrelet de terre qui couvre les ceps - le fameux "cavaillon" - mais en prenant soin d'éviter de blesser le client.

Et c'est ainsi, ce matin là, qu'après nombre de ses confrères adeptes du bio, Frédéric Palacios s'est fait barbier, le barbier de ses vignes... Tanguant dans les rangées, en une danse insolite qui ferait sans doute sourire les anciens. Mais tant pis pour les moqueurs et tant mieux pour ces grenaches quarantenaires: En Malepère, Figaro est de retour.


A propos de cavaillon (ou caoucel en langue d'oc), on pourra lire aussi une "une maille à l'endroit..." chez les Ledogar et l'explication technique de Jean-Baptiste Senat.

1 commentaire:

Adrien a dit…

L'idée est intéressante mais elle est difficile à mettre en œuvre dans des vignobles plus importants.

Par contre ne plus désherber et favoriser l'enherbement ou le désherbage mécanique me semble plus réalisable.