"Les copains m'ont appelé pour me donner un coup de main, raconte-t-il. Les de Moor à Chablis et d'autres... C'était hyper touchant. Mais c'est vraiment trop dangereux. Tout ça menace de nous tomber sur la figure. Je ne pouvais pas leur faire courir le risque."Seul donc et à la main, Emile Herredia s'est mis au travail, au milieu des débris de bois et de pierre, sur un sol jonché de verre. Malheureusement, ses premiers coups de pelle ont confirmé ses craintes: bris de machine (dont une laveuse-étiquetteuse à 15.000 euros), vin abîmé, bouteilles brisées... Les dégâts sont considérables.
"Quand une bouteille prend une poutre sur la tronche, c'est pas beau à voir. C'est vraiment un spectacle désolant. Je crois qu'on pourra sauver quelques Boisson Rouge (son frizzante, ndla), celles qui étaient déjà sur palette. Mais je crois que j'ai perdu beaucoup de vin."
Et déjà la paperasse a repris le dessus. Faute de pouvoir accéder aux bouteilles rescapées, il ne peut satisfaire les commandes qui du coup s'accumulent. Quand aux assurances, en l'absence de de contrat spécifique, elles ne couvrent pas les pertes d'exploitation et se font tirer l'oreille pour rembourser ne serait-ce que les machines brisées. L'expert parle de "vétusté" pour expliquer l'effondrement de la cave troglodyte (photo à gauche). Une bonne façon d'éviter de régler la facture.
"La hausse du gazole et compagnie, c'était déjà pas simple. Travailler en bio, à la main, ça ne vous assure pas de grosses marges financières. Et maintenant je me bats avec les assureurs... Autant dire que je suis mal! En 8 ans, j'aurais vraiment tout eu: l'eau en 2001, la sécheresse en 2003, la grêle... Et maintenant c'est la casse. Je suis pas un gars à abandonner facilement. Mais là je me pose de sérieuses questions"Emile n'a pas eu le coeur de m'en dire plus. Je n'ai pas insisté.
1 commentaire:
D'autant que cette année, la canicule va frapper...
Enregistrer un commentaire