vendredi 1 février 2008

"Arbalète et coquelicots"...


Un des classiques de la politique (de la vie sans doute...) consiste à savoir gérer le temps. Temps court des medias, temps long des résultats... "Souffle court des batailles et temps long de l'Histoire", dirait Braudel n'a pas oublié ses classiques.

"Quoi de neuf dans les vignes ?" lui ai-je demandé la veille.
"T'es marrant, me répond l'ami Senat. Mais le temps est long dans les vignes. C'est pas les infos au JT. Donc toujours la taille, encore la taille. A part çà les amandiers sont bientôt en fleurs et après les pluies, les vignes se couvrent enfin d'un tapis végétal. Je crois que, là haut dans les Corbières, les brebis de Maxime vont enfin avoir quelque chose à manger..."
Lorsque je l'attrape enfin, Jean-Baptiste sort du traditionnel repas de fin de taille. La veille, c'était d'une dégustation. Avec sa femme Charlotte, il met aussi la dernière main aux invitations de leur Vinum Nostrum, le festival "off" que les époux Senat organisent pour la troisième fois en marge de Vinisud. Cette fois, même les enfants ont été réquisitionnés pour coller les timbres.

Rien de neuf donc ? Tout de même... Cette confidence, au détour d'une phrase :
"J'ai commencé à faire déguster mon petit dernier. Ca s'appellera Arbalète et coquelicots . C'est fait avec les vieilles vignes de Carignan que je t'ai montrées sur le petit mourel, cette colline, face à la Montagne Noire. 70% Carignan, 30% de grenache et de mourvédre... Il est sur le croquant du fruit, avec une certaine élégance. Je suis assez content".
Jean-Baptiste Senat content de lui ? Deuxième scoop de la journée. 

Il se reprend d'ailleurs très vite :
"Enfin... Disons que je suis content du travail accompli... On est très loin des "singes savants" (l'expression, lancée par la Revue des Vins de France, désigne des Carignans "rustiques mais bien élevés", ndla). Le Carignan, tu sais, c'est très cuir, animal, gibier... Un peu rugueux. Du coup souvent on ne cherche pas autre chose, parce qu'on l'attend comme ça. Celui-là c'est la voie médiane, très loin des grosses concentrations. Il est un peu comme le Campagnès de Maxime (Magnon, ndla), c'est un vin plus fin, assez rond, un vin de plaisir qu'on n'est pas obligé de manger avec un sanglier...".
Arbalète et coquelicots, donc. Après Les Arpettes, le Bois des merveilles et la Nine, après le succés commercial d'Ornicar, il se confirme que la maison Senat a le chic pour trouver de jolis noms à ses vins. L'étiquette, autre spécialité maison (à droite), est à l'étude. Un peu de marketing, ne nuit pas. Apparemment, Un brin de poésie non plus, même s'il s'agit d'abord d'un clin d'oeil très rock:
"En fait ça part de Guns N Roses. Le genre de disque de hard rock qu'on allait piquer à la FNAC quand j'étais môme! "Des fusils et des roses"... Parce qu'aller à la vigne, c'est un peu aller à la guerre. Monter au front. En commando... Et puis Charlotte a trouvé cette belle citation sur internet d'un auteur anglais dont j'ai oublié le nom et qui s'en va à la guerre avec son arbalète au milieu des champs de coquelicots (les "poppies" que les britanniques mettent à la boutonnière le jour de la commémoration de la grande guerre, ndla). "
Arbalète et Coquelicots sera mise en bouteille courant avril. De l'oreille au palais, le temps paraîtra peut-être un peu long. On saura le mettre à profit pour relire Braudel... Ou réécouter en boucle quelques vieux standarts.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

S'il y a des dégustations quelque part... ?

L'équipe d'Après l'Effort a dit…

Au Havre pour le festival Omnivore les 10 et 11/02. Du coté de Montpellier (Mauguio) en mars pour Vinum Nostrum. Sinon les coordonnées du domaine sont sur le blog et les amis et moi réfléchissons à des soirées dégustations pour le printemps lorsque le "club" se sera lancé. Content de ta fidélité Toréador.

Anonyme a dit…

Ce qui est généralement organisé, ce sont des soirées découvertes dans des bars sympas. Une adresse : les trois soeurs (ou les 2 soeurs ?) près de Bastille.