mardi 17 mars 2009

Au nom du Rosé


Puisque l'icône de ce blog est un verre de rosé levé au ciel (made in Pfifferling), il me fallait à mon tour mais un peu tard m'indigner de la nouvelle lubie européenne : autoriser l'assemblage du blanc et du rouge pour obtenir cette fragile couleur et "son goût à nul autre pareil" (made in Ronsard)

Rappelons-le aux néophytes : le rosé n'est ni rouge, ni blanc... Ou plutôt : il est "saignée" ou "pressée" de raisins rouges au tout début de leur macération, lorsque la peau sombre du fruit n'a pas encore eu le temps de transmettre au jus (blanc) toute l'intensité de ses couleurs et de ses tanins. Quatre heures de cuve et il sort clair, délicat, saumoné comme le "Brin de folie" de Frédéric Palacios. Vingt-quatre et il apparaît sombre et capiteux comme les Tavel d'Eric Pfifferling. Version pressée, on touche le joli fruit des "Little Garance" de Bertrand Cortellini

Le rosé, n'en déplaise à Bruxelles, ce n'est donc pas un assemblage: c'est un destin. Une volonté de vigneron.
"Le rosé, c'est le plus difficile à réussir, plaide Jean-Christophe Comor qui met toute son âme dans son "Apostrophe" (Coteaux Varois). C'est ma fierté. Un vin plein de matière, pas un rosé volatile comme on les fait souvent ici. Avec les rouges, si la matière est belle, le plus dur est fait. Mais le rosé en Provence, c'est plus exigeant. C'est toujours sur le fil..."
En France, une seule région a le droit de mélanger les genres: la Champagne. Mais droit n'est pas devoir et les puristes comme les Gautherot se garderaient bien d'un tel affront. Que ce soit dit: leur "Saignée de Sorbée" est issue exclusivement de Pinot Noir. Une façon de ne pas céder à la facilité, même si partout ailleurs elle gagne du terrain.

7 commentaires:

FalconHill a dit…

Bon combat. Merci du billet

Anonyme a dit…

Communiqué du 12 mars 2009
Jeudi 12 mars 2009 - Libertas2009

Frédéric Nihous et Philippe de Villiers se disent totalement opposés au règlement autorisant le coupage entre vins blancs et vins rouges.

Ce règlement s’inscrit dans une démarche plus globale qui vise à assurer la libéralisation et l’augmentation des vins de mauvaise qualité aux dépends des vins de terroirs et des Appellations d’Origine Contrôlées.
Les deux têtes de listes aux élections européennes dénoncent l’objectif de la commission européenne qui est de libérer l’Union Européenne des entraves « eonologiques » pour s’ouvrir à de nouveaux marchés, notamment la Chine.
Une fois de plus, Bruxelles s’ingère dans la vie quotidienne des Français en touchant l’un des produits français par excellence qu’est le vin.
Il est inadmissible que les viticulteurs français, dont le savoir faire est reconnu dans le monde entier, se fassent imposer par des technocrates des procédés qui vont générer une concurrence déloyale.
Frédéric Nihous et Philippe de Villiers demandent au Gouvernement français de ne pas appliquer ce règlement qui mettra en péril la filière française du vin.

Contact Presse
06 68 73 79 65

L'équipe d'Après l'Effort a dit…

Oups... Un spam politique ?
Allez on le laisse pour montrer combien le front est large... Mais que ça ne se reproduise plus. Exprimer son avis, ce n'est pas forcément décalquer un communiqué de presse. ;-D

Anonyme a dit…

Alors là, chers amis du vin de mes..., voici une belle nouvelle : Il y a des gens qui pensent que le vin rosé est le combat de la France éternelle. Mr Capitaine Europa dénonce l'Horrible Europe et pire encore de la Chine qui voudrait brider notre liberté d'être Français (désolé pour le jeu de mot). Hé bé tu sais quoi Capitaine? Si je défends le vin comme il doit être fait c'est parce que le vin réunit, il fédère et donne aux hommes l'occasion de partager : il est universel. Alors le rouge des bleus ou bien celui des jaunes peu importe : pourvu qu'il soit sincère. Et vu que tu utilise un pseudo je te pose la question : aurais tu honte de défendre de Villiers? Allez, courage. Ou plutot non, abandonne. Moi les spams politiques ça me lourde plus que Bernadette.

Merci pour cette alerte M Bazin!

Anonyme a dit…

D'autre pays ( dont l'Espagne ) utilisent cette façon de faire du "rosé" , il suffit de se battre sur l'obligation de préciser la fabrication ( ex vin issu de mélange ) ... Cette méthode , si elle est peu orthodoxe ( hormis en Champagne ), interdite en France et peu qualitative ( vin de table ) peut être accepté au nom de l'Europe ( Nous autres Français sommes les donneurs de leçon sans d'autre justification que la très haute opinion que nous avons de nous même ), sous réserve que soit bien spécifié la méthode de fabrication , et après Dieu reconnaitra les siens ...

Anonyme a dit…

Nous avons eu le même débat sur la Vodka il y a plusieurs mois... L'Europe dénature petit à petit le patrimoine de chacun de ses Pays !

Pierre a dit…

Franchement "dopey" :

"Blanc sur rouge rien de bouge"
"Rouge sur blanc tout fout le camp"

Je te met au défit de boire un mélange rouge et blanc :

soit en ayant le plaisir de le déguster (visiblement le plaisir n'est pas le but de l'Europe dans cette démarche)
soit de ne pas te prendre un mal de tête après ne serait ce que 50cl (vu que l'Europe vise la quantité).

Et après on vient nous parler de santé publique.

.burp°